Développement des énergies renouvelables
Une étude portée par le CNEAP Hauts-de-France
A travers la dynamique de la troisième révolution industrielle Rev3, la Région Hauts-de-France a pour ambition que les énergies renouvelables fournissent 100% des besoins énergétiques à 2050. En ce sens, elle favorise l’efficacité énergétique et le développement d’énergies renouvelables sur son territoire. Dans cette optique, la Région et l’ADEME déploient de nouveaux outils d’accompagnement sur les énergies renouvelables à travers notamment le Fonds Régional d’Amplification de la Troisième Révolution Industrielle (FRATRI). Cela passe notamment par le déploiement de contrats patrimonial de développement des énergies renouvelables. Dans cette optique, le CNEAP Hauts de France, qui est moteur dans l’intégration d’une démarche de responsabilité sociale et environnementale a souhaité répondre à un projet de contrat patrimonial de la Région et de l’ADEME. Ce contrat vise à développer, sur une période de 3 à 6 ans, un ensemble de projets de production d’énergies renouvelables issus d’une ou plusieurs filières
Plusieurs énergies renouvelables ont été étudiées :
- EnR thermiques : solaire thermique, chaudière biomasse, géothermie (sur nappe, sonde ou eaux grises) et valorisation de chaleur fatale.
- EnR électriques : solaire photovoltaïque et éolien et de méthanisation.
Le CNEAP Hauts-de-France, tête de réseau régional, a porté le projet en s’appuyant sur le bureau d’études Enerbioflex en partenariat avec le Pôlénergie.
Ce projet répond à des enjeux multiples :
Limiter le dérèglement climatique
Depuis le début de la révolution industrielle en 1850, les impacts de l’humanité sur son environnement n’ont eu de cesse de croitre. C’est notamment le cas des émissions de gaz à effet de serre (GES), issus en majorité de la combustion d’énergies fossiles, contribuant à un réchauffement climatique d’ampleur croissante.
À ces enjeux climatiques vient s’ajouter l’épuisement des ressources énergétiques fossiles, qui résulte de la conjugaison de la croissance démographique et de l’augmentation de nos consommations énergétiques par individu. Cet épuisement pourrait créer des tensions en termes d’approvisionnement énergétique.
Afin de garantir un réchauffement climatique limité à 2°C à l’horizon 2100, les émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial doivent décroitre à un rythme de 4 % par an jusqu’à atteindre la neutralité carbone. La maîtrise des émissions de GES est donc un véritable enjeu d’avenir, à la fois écologique, politique, économique et stratégique, sur lequel chacun peut et devra apporter sa contribution pour garantir une limitation du réchauffement climatique à 2°C.
S'adapter à l'évolution du cadre réglementaire
Le décret n° 2019-771 du 23 juillet 2019, dit « Décret tertiaire », est entré en vigueur au 1er octobre 2019. Il impose une réduction progressive de la consommation d’énergie des bâtiments tertiaires afin de lutter contre le changement climatique.
Les objectifs sont progressifs :
- -40% de consommation d’énergie finale en 2030
- -50% de consommation d’énergie finale en 2040
- -60% de consommation d’énergie finale en 2050
Les établissements d’enseignement sont concernés par ces nouvelles obligations. Ils peuvent réduire leur consommation énergétique en mettant en œuvre une stratégie de rénovation énergétique, qui passe notamment par :
- L’amélioration de la performance énergétique des bâtiments
- L’installation d’équipements performants et de dispositifs de contrôle
- L’adaptation des locaux à un usage économe en énergie
- La mise en place d’énergies renouvelables
Accompagner les projets des établissements
Avant d’installer d’éventuelles énergies renouvelables (ENR) sur les établissements, il est indispensable, dans un premier temps, de juger leur performance énergétique et les actions de réduction des dépenses énergétiques. A travers des audits énergétiques, ce projet a permis de juger la performance énergétique de chaque lycée tout en identifiant l’ensembles des freins à la mise en place des systèmes d’ENR afin d’étudier l’opportunité de déployer chaque type d’énergies renouvelables (thermique et électrique).
Dans un certain nombre d’établissements, cette étude s’accompagne de la mise en place du Challenge CUBE.S (Challenge Climat, Usages, Bâtiments Enseignement Scolaire). Les établissements participants s’engagent à réduire leur consommation d’énergies pendant cinq ans en participant de manière ludique et concrète à la loi de transition énergétique qui vise 40% d’économies d’énergies en 2030 ! Avec la conviction que « chaque geste compte », des actions de sensibilisation sont menées dans chaque établissement participant, auprès des services techniques, du corps enseignant et/ou des élèves, pour que chacun adopte un comportement éco-responsable. En parallèle, la consommation d’énergie des différents établissements participants est collectée. Elle est ensuite comparée à leur consommation historique pour mesurer leur progression et quantifier les économies d’énergies réalisées.
Des comités de pilotage régionaux étaient prévus pour animer la démarche et permettre d’approfondir certains aspects techniques.
Principaux résultats
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de l'énergie consommée dans les établissements provient d'énergies fossiles
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de la consommation énergétique est liée au chauffage des bâtiments et à la production d'eau chaude sanitaire
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des émissions de CO2 liées à la consommation d'énergie des lycées sont issues du gaz de ville
Et maintenant ?
Le solaire photovoltaïque apparaît comme l’ENR la plus facile à mettre en place dès maintenant sur la plupart des lycées. La récupération de chaleur fatale interne via la valorisation des eaux usées des internats pour le préchauffage de l’eau chaude sanitaire est envisageable dès maintenant ou à moyen terme pour quasiment tous les lycées disposant d’internats.
La biomasse est techniquement envisageable sur tous les lycées et la géothermie dans de nombreux établissements, néanmoins certains freins existent et nécessitent une mise en place à moyen-long terme.
Le solaire thermique reste difficilement viable du fait de la fermeture des lycées pendant les mois les plus ensoleillés, à savoir juillet ou août.
La moitié des lycées pourrait techniquement recourir à l’implantation d’éolienne domestique, mais le principal frein reste d’ordre économique.
Les établissements étudient désormais la possibilité de concrétiser ces projets. Le partage d’expériences entre établissements va se poursuivre au sein du réseau, pour continuer la dynamique et accompagner les établissements dans leurs projets respectifs.